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Poésie

 

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Ma princesse, ma fille

 
Une princesse, une jeune-fille, une femme
Ma princesse, ma jeune-fille, sa femme
Le zéphyr de la vie devient rafale
Lorsque dans son souffle tu t’étales

Il remplit ton cœur et vide ma tanière
Me laissant là, seul, comme naguère
Avant que tu montres ta frimousse
Et que mon cœur tu éclabousses

Ce n’était qu’un rêve, j’ouvre les yeux
Tu n’as que quatorze ans et c’est tant mieux
J’ai le temps de faire de nos vies
Autre chose que cet énorme gachis

Loin de mes yeux tu as grandis
Loin de mon influence tu t’épanouies
Toujours présente dans mon cœur
Même si parfois je compte les heures

Je t’ai rarement montré mon amour
Et j’ai trop souvent été sourd
A tes chagrins et appels pubères
Réclamant la présence de ton père

J’ai longtemps brillé par mon absence
Dans les moments clés de ton enfance
Alors que tu avais seulement  besoin
Que je sois là, là juste au coin

Je veux que tu saches que tu es tout pour moi
Que tu sentes que je ferai tout pour toi
Je serai présent pour soulager tes maux
Et que l’on rira de tes frasques d’ado

Je suis passé à côté de ton enfance
Réussissons ensemble ton adolescence
Donnes-moi la main ma princesse
Et dorénavant aimons-nous sans cesse

 

Trahison

Cloué au piloris par les intrigants
Les moralisateurs et tous ces gens
Qui sous prétexte de raison d’état
Piétinent l’amitié sans embarras

Sans états d’âme ni compassion
Ils jugent mon état d’être, mes décisions
Sans se référer aux tenants
Dont ils sont totalement ignorants

Ces gens s’ennuient et se morfondent
Dans leurs vies plus que moribondes
Sans le talent de l’Ecole cynique
Ils passent le temps dans la critique

Assis sur des principes ancestraux
Dévots de la déesse Mégalo
Ils courrent derrière la stabilité
D’une vie sans aucune rugosité

Ils s’octroient le droit de brocarder
Quiconque n’a pas leurs idées surrannées
Quand simplement la moindre divergence
Peut provoquer jusqu’à leur démence

Persuadé que si je meurre
Ils m’inonderont de leurs pleurs
Affichant une expression circonstanciée
Laissant la perfidie au grenier

Ces gens se disent mes amis
Et du haut de mon pilori
Je les regarde et ne peux m’empêcher
De trouver des excuses à leur médiocrité

Alcuin disait du temps de Charlemagne
«L’amitié est la similitude des âmes»
Et cette peur de leur ressembler
M’oblige à rapidement les distancer

Loin de ces braves gens je serais heureux
Car dans leur sillage je ne le peux
Je vais partir sans me retourner
Sans dire au revoir mais à jamais

 

La demeure du chaos

 
Le chaos sarromagnot
N’est pas dans la pierre charbonnée
Mais surement dans les cerveaux
Des philistins endimanchés

Cette dérangeante demeure d’artistes
Miroir de l’aliénation planétaire
Erigée en totem anarchiste
Pied de nez aux réactionnaires

Fait grincer les blancs dentiers
De la bourgeoisie voisine
Cramponnée à ses vieilles idées
Inconsciente de ce qu’elle piétine

Elle laboure les œuvres d’art
Sous prétexte de bon goût
Préférant détourner le regard
Sur le monde et toute sa boue

Fidèles de Burke et de sa pensée
Elle ne peut accepter cette toreutique
Preuve de l’inepsie de la société
Elle est dépourvue de sens critique

Le point Godwin est maintenant atteint
Alors que la solidarité derrière l’art
Devrait rassembler Saint-Romain
Dans la défense de cet avatar

Solidaire de cette belle démarche
Je caresse la Salamandre et l’espoir
Que l’acharnement des potaches
Ne devienne plus qu’une vieille histoire

 

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